Salomé in progress — Elsa Dreisig
le désir est sans pourquoi
le désir est sans pourquoi
I 20h I 1h10 I
Elsa Dreisig est envoûtante. L’une des plus flamboyantes voix de sa génération se produit sur les scènes majeures de l’opéra à Paris, à Londres, à Berlin. Jamais pourtant elle n’envisage ses prises de rôle sans la collaboration de la metteuse en scène et dramaturge Claudine Hunault. Elles imaginent ici, avec le compagnonnage au piano de Romain Louveau, un spectacle en trio afin de donner à voir ce travail, bien loin des dimensions qu’on trouve auprès des grandes machines scéniques. En préambule à sa présence au Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence cet été, Elsa Dreisig revient à la Brèche pour nous présenter les coulisses de cette aventure que constitue la prise d’un rôle aussi démesuré.
De nationalité franco-danoise, Elsa Dreisig fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à la Hochschule für Musik de Leipzig. En 2016, elle remporte le Premier Prix féminin au prestigieux concours Operalia-Plácido Domingo. Elle est par ailleurs nommée Jeune artiste de l’année par le magazine Opernwelt et Révélation artiste lyrique aux Victoires de la musique classique. Déjà, en 2015, elle avait remporté le Second Prix au Concours Reine Sonja à Oslo puis le Premier Prix féminin ainsi que le Prix du public au concours Neue Stimmen de la fondation Bertelsmann à Gütersloh. De 2015 à 2017, elle est membre de l’Opéra Studio du Staatsoper de Berlin où l’opportunité lui est offerte d’aborder des rôles tels que Pamina (La Flûte enchantée) et Eurydice (Orphée et Eurydice) et de participer à la nouvelle production de Juliette de Martinů aux côtés de Rolando Villazón et Magdalena Kozená, sous la direction de Daniel Barenboim. Dans le même temps, elle fait ses débuts à l’Opéra national de Paris (Pamina), à l’Opéra de Zürich (Musetta de La Bohème) et au Festival d’Aix-en-Provence (Micaëla de Carmen) ainsi qu’avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin et Sir Simon Rattle à Berlin, Salzbourg, Lucerne et Paris (La Création de Haydn). Depuis la saison 2017/2018, elle est en troupe au Staatsoper de Berlin où elle s’est produite dans des rôles tels que Gretchen (Scènes de Faust de Schumann en version scénique à l’occasion de la réouverture du Staatsoper Unter den Linden), Gretel (nouvelle production de Hansel et Gretel) et Violetta (La Traviata). Elle retrouve l’Opéra national de Paris en 2018 (Lauretta dans Gianni Schicchi) et 2019 (Zerlina de Don Giovanni) et fait par ailleurs ses débuts dans le rôle-titre de Manon (nouvelle production) à l’Opéra de Zürich en 2019. Au cours de la saison 2019-2020, elle interprète Elvira (Les Puritains) à l’Opéra national de Paris, Pamina au Royal Opera House de Londres, Musetta (La Bohème), Natasha (Violetter Schnee de Beat Furrer), Dircé (Medea) au Staatsoper de Berlin. Elsa Dreisig est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Elle est sous contrat exclusif avec Warner Music (Erato). Son premier album solo vient de paraître, gratifié d’un Diamant par Opéra Magazine, d’un Diapason d’or de l’année par Diapason et d’un Choc de l’année par Classica, entre autres récompenses.
Performeuse, actrice, metteur en scène de théâtre et d’opéra, écrivaine, psychanalyste, Claudine Hunault met en jeu dans toutes ses réalisations la charge poétique du mot et la puissance de la lettre. Qu’elle forme des chanteurs ou des acteurs à la présence scénique et à la dramaturgie des rôles lyriques ou qu’elle soit elle-même en scène, elle développe un travail sur le verbe dans ses innombrables acceptions, cherchant à travers lui, à attraper des bouts de réel. Cette quête lui a fait rencontrer des écritures aussi rares que celles de Maurice Blanchot ou Hélène Bessette pour laquelle elle a co-dirigé un colloque L’Attentat poétique au CCIC de Cerisy en 2018. Elle intervient dans de nombreux colloques sur les champs croisés de l’art et de la psychanalyse.
Elle mène avec le musicien Cédric Jullion des recherches sur une écriture texte/musique : Ecrire Electre, Paris 2020 / Grande Balade d’après le roman poétique d’Hélène Bessette, Paris 2018, tournée 2019, 2021, 2022 (Maison de La Poésie Paris, Festival d’Avignon Off, Tanger Maroc, Bifurcations#4 Nantes, Saint Nazaire) / Vingt minutes de silence d’après le roman d’Hélène Bessette, Festival Terre de Paroles, Scène Nationale Dieppe, 2021 / On ne vit que deux fois de Hélène Bessette, Maison de La Poésie Paris, 2017 / Les yeux clairs de Sanou Sorgho, Paris 2018. Elle réalise, entre autres performances, Deux mains disent Tarkos avec Nathalie Milon, Le Lieu de l’autre, Anis Gras mars 2022 / Le moelleux des sons, création sur Janacek avec la pianiste Sarah Lavaud, Paris, Valence 2017 / Suite Suisse et N’avez-vous pas froid de Hélène Bessette, lecture croisée avec Anna Mouglalis, Maison de La Poésie Paris, 2015 / Si LNB7, Duo pour Bessette et Contrebasse avec Elise Dabrowski, Paris librairies, Festival de jazz de Besançon, 2015 / Matisse ou L’Effrayant midi, avec Roland Meyer, Nice Galerie Soardi, 2002 / Livres de Pier Paolo Calzolari, Nice Galerie Soardi, 2003.
Elle fondé et co-dirigé Le Théâtre La Chamaille à Nantes (tournées en France, Italie, Sicile, Europe du Nord, Europe de l’Est) / un laboratoire Le Dernier Spectateur / la compagnie Judith Productions (tournées en Belgique, France, Espagne, Cuba). Elle a publié Notice sur Le Très-Haut, Dictionnaire Maurice Blanchot, Flammarion, 2022 / La nuit, quelques secondes à peine, écriture pour les photos de Sylvie Tubiana, éditions 2020 / Comme une épaisseur différente de l’air, éditions Cheyne mars 2015 / Des choses absolument folles, éditions EME Bruxelles 2012 / Désir d’Antigone, éditions Tarabuste 2006 / Heretu et les yeux de la nuit, éditions L’Harmattan 2006. Elle écrit avec le réalisateur Arthur Beauvois un scénario de long-métrage, Ce père-là. À paraître chez Othello-Le Nouvel Attila, Je me petit-suicide aux chocolats, essai
analytique pour une poétique de l’obésité.
Romain Louveau est pianiste, il se consacre principalement à la musique de chambre et au répertoire vocal. Il assure depuis 2016 la direction musicale, avec Fiona Monbet, de la compagnie Miroirs Étendus dédiée à la création lyrique, en résidence à l’Opéra de Rouen, l’Opéra de Lille, à l’Opéra de Compiègne et a cofondé en Savoie le festival La Brèche. Il est lauréat 2018 de l’Académie Orsay-Royaumont. Il se produit régulièrement avec les chanteurs lyriques les plus en vue de sa généation : Adèle Charvet, Elsa Dreisig, Jean-Christophe Lanièce avec qui un premier album a paru chez B-record en 2019, Eva Zaïcik. Le premier album de Miroirs Étendus paraîtra à l’automne 2021, avec une création de Othman Louati pour piano solo et les Chansons de Bilitis en duo avec Marie-Laure Garnier, révélation de l’année aux Victoires de la musique 2021. Avec la violoniste Fiona Monbet, ils ont remporté le Prix de musique de chambre avec piano à l’ISA (International Summer Academy) du MDW à Vienne en 2016. Ancien élève de Hervé Billaut en cycle de perfectionnement au CRR de Lyon, il a également participé, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, à la classe de Lied et Mélodie de Jeff Cohen. Il est invité à se produire au Wigmore Hall à Londres, au Festival de Lied Victoria de Los Angeles de Barcelone, en France au théâtre du Châtelet, au Musée du Louvre, à l’Auditorium du Musée d’Orsay, à la Maison de la Radio, au Théâtre National de Chaillot, au Grand salon des Invalides, à l’Opéra de Lille, à l’Opéra de Rouen, au Théâtre Impérial de Compiègne, et a été l’invité des concerts “Jeunes Talents” des Festivals des Nuits romantiques, des Rendez-vous de Rochebonne, du Festival de Musique de Chambre du Larzac. Il a encore travaillé avec les pianistes Susan Manoff, Jean-Sébastien Dureau, les violoncellistes Michèle Pierre, Valérie Aimard, Marie Bitloch, la violoniste Hélène Maréchaux, le clarinettiste Bertrand Laude, la flûtiste Mathilde Caldérini. Diplômé en philosophie de l’Université Paris VIII et en musicologie au CNSMDP, il s’associe à des artistes venant d’horizons artistiques très divers : le danseur François Chaignaud, la metteuse en scène Tiphaine Raffier, le vidéaste Jacques Perconte, la compagnie de théâtre l’Éventuel Hérisson Bleu, la classe théâtre d’Emmanuelle Cordoliani au CNSMDP. Avec Marie Soubestre, il partage depuis trois ans un projet de recherche et d’enregistrement des lieder de Hanns Eisler sur les poèmes de Bertolt Brecht.
Gilles Pandel est photographe. Au fil des années, l’artiste s’est forgé une solide identité artistique fondée sur ses passions et ses expérimentations. Il ne travaille jamais sur commande et réalise le portrait de créateurs qui le touchent. Ses prises de vue se font lors de rencontres ou conférences publiques. Gilles Pandel ne fait pas poser ses sujets, afin d’en préserver la dynamique. Son œuvre se concentre sur le visage et ce qu’il recèle d’émotions, celui des personnes qu’il aime ou qui l’intéressent. Les photos sont prises en très grand nombre, car la série non seulement permet de ne pas fixer l’image mais elle en « épuise les facilités ». Puis s’ensuit un long processus itératif de sélection ou remodelage sur ordinateur et autres biais artisanaux. Les œuvres de Gilles Pandel frappent par leur incessante quête de nouveaux moyens techniques et d’expérimentations, par leur sens de la géométrie et de la mathématique, plus récemment par leur proximité avec les arts non photographiques : le dessin, la peinture et la sculpture, dont il semble revisiter la tradition et les modalités technologiques à la recherche de l’humain.
Il a photographié, entre autres, Giorgio Agamben, Wolfgang Asholt, Miquel Barceló, Sharunas Bartas, Wang Bing, Catherine Breillat, Rodolphe Burger, Bertrand Cantat, Carolyn Carlson, Christian Caujolle, Alain Cavalier, Hélène Cixous, Pedro Costa, Boris Cyrulnik, Antoine d’Agata, Pippo Delbono, Claire Denis, Lav Diaz, Georges Didi-Huberman, Jacques Doillon, Bruno Ganz, Armand Gatti, Jean-Luc Godard, Pierre Guyotat, Peter Greenaway, Adèle Haenel, Werner Herzog, Alexandre Hollan, Rebecca Horn, Claudine Hunault, Hou Hsiao-hsien, Alejandro Jodorowsky, Anish Kapoor, Abbas Kiarostami, William Kentridge, Kim Ki-duk, Anselm Kiefer, Alexander Kluge, Josef Koudelka, Im Kwon-taek, Xavier Lambours, Denis Lavant, Michael Lonsdale, Marceline Loridan-Ivans, Tsai Ming-Liang, Redjep Mitrovitsa, Edgar Morin, Daidō Moriyama, Jean Nouvel, Claire Pagès, Ernest Pignon-Ernest, Auraelena Pisani, Mathieu Potte-Bonneville, Jacques Rancière, Claude Régy, Carlos Reygadas, Hubert Reeves, Sophie Semin, Michel Serres, Oksana Shachko, Alexandre Sokourov, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Carlos Torres, Cédric Villani, Ai Weiwei, Bob Wilson, Kiju Yoshida… La rétrospective de l’œuvre photographique de Gilles Pandel à Toulouse (France) en septembre-octobre 2021 coïncide avec la parution de son dernier texte, rédigé entre 2008 et 2018, Ce que je vis.